Les traitements de l’arthrose chez le chien et le chat

Les fondamentaux des traitements

L’objectif des traitements est de ralentir la progression de l’arthrose en améliorant la mobilité, la tolérance à l’exercice et la qualité de vie des animaux de compagnie. (Allgeyer, 2016)
La prise en charge précoce de l’arthrose est primordiale étant donné son caractère évolutif et irréversible. Elle s’inscrit dans une approche multimodale, l’objectif étant de rompre le cercle vicieux de l’arthrose. En effet, les animaux souffrant d’arthrose ont une activité physique limitée car leurs déplacements sont douloureux. Leur système locomoteur est donc moins stimulé ce qui contribue à aggraver la dégradation des articulations.

Les 4 piliers de le gestion de l’arthrose sont :

Contrôle du poids (Blanchard, 2015)

La surcharge pondérale augmente le stress articulaire. La perte de poids à elle seule diminue les signes cliniques d’ostéoarthrose et améliore la mobilité (Rychel, 2010). Une alimentation adaptée aura donc un rôle primordial. (Balzer et Loth, 2015)
L’obésité est un excès de poids associé à une masse grasse qui représente plus de 30% du poids du corps contre un maximum de 20% pour un état corporel optimal. Elle s’accompagne d’un état inflammatoire chronique et augmente la fréquence et la gravité des crises d’arthrose.
Si votre animal est en surpoids, votre vétérinaire sera à même de vous conseiller en matière d’alimentation. Cette dernière couvrira les besoins nutritionnels (protéines de qualité, acides gras essentiels, minéraux, vitamines, oligo-éléments et fibres) tout en étant moins calorique.
On aura typiquement recours à un aliment hypocalorique qui pourra être donné en quantité suffisante pour que l’animal ait un sentiment de satiété. Il sera aussi possible d’ajouter des légumes tels que des courgettes pour donner du volume à la ration et une distribution de la ration en plusieurs repas (2 à 3) sera conseillée. Les friandises seront évitées.

Exercice modéré

Agents thérapeutiques

• Les aliments complémentaires à visée articulaire
  Les aliments complémentaires riches en chondroprotecteurs sont recommandés pour protéger le cartilage. Ils sont le plus souvent utilisés en traitement de fond, soit en continu, soit sous forme de cures sur des périodes variant de 1 à 3 mois.
  Les composants les plus souvent rencontrés dans ces aliments complémentaires sont les suivants :
  • La glucosamine, la chondroïtine sulfate, le méthylsulfonylméthane (MSM), le collagène et l’acide hyaluronique. Ce sont des précurseurs de constituants du cartilage et ils ont des effets bénéfiques sur le cartilage et les articulations.
  • Les acides gras oméga-3 : EPA (pour acide eicosapentaénoïque)
    et DHA (pour acide docosahexaénoïque).
    Une supplémentation de l’alimentation en EPA et DHA aura un effet bénéfique au niveau des articulations souffrant d’arthrose en permettant d’atténuer les phénomènes d’inflammation articulaire.
    Les oméga-3 EPA et DHA se trouvent naturellement dans les graisses des poissons des mers froides (sardines, maquereaux, harengs), dans le foie de certains poissons comme la morue ou bien encore dans certaines algues. Ils peuvent être apportés par un aliment complet enrichi ou bien par des compléments à visée articulaire.
    Une complémentation quotidienne pendant un minimum de 1 à 3 mois est conseillée. (Blanchard, 2015) (Anderson, 2018)
  • Les antioxydants, comme la vitamine E et la superoxyde dismutase (SOD) permettant de lutter contre le stress oxydatif induit par les radicaux libres retrouvés au niveau des articulations souffrant d’arthrose (Fernandez, 2008). La superoxyde dismutase (SOD), puissant antioxydant, est naturellement présente dans le jus de certaines variétés de melon.
  • Les plantes réputées pour leur action bénéfique en cas d’arthrose telles que le cassis, la prêle, la reine des prés, le curcuma, l’harpagophytum… (Anderson, 2018).
    
• Les traitements antidouleur
  En parallèle des mesures déjà citées, il est parfois nécessaire de mettre en place un traitement médicamenteux afin de soulager les douleurs liées à l’arthrose, douleurs qui, rappelons-le, peuvent être invalidantes pour l’animal. Les molécules les plus utilisées sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou certains opioïdes comme le tramadol par voie orale.
  
• Autres
  On note aussi l’émergence de l’utilisation de l’huile de chanvre. Certaines variétés de chanvre ont été sélectionnées pour leur faible taux de THC (tétrahydrocannabinol, molécules aux effets psychotropes) et leur taux élevé de cannabidiol (CBD) dont les effets thérapeutiques sont recherchés et étudiés. Le cannabidiol permettrait dans certaines conditions d’améliorer le confort et l’activité des chiens souffrant d’ostéoarthrose (Gamble, 2108).

La physiothérapie

La physiothérapie consiste à améliorer la santé physique et rétablir la motricité par des moyens physiques. Les exercices de physiothérapie vont permettre une réduction de la douleur, une augmentation de l’amplitude articulaire, une prévention de la fonte musculaire et l’amélioration de la qualité de la locomotion.
Les techniques de physiothérapie rencontrées chez l’animal arthrosique sont les suivantes : la thermothérapie (traitement par la chaleur), la cryothérapie (traitement par le froid), la thérapie par le mouvement (gymnastiques passive, active, massage, balnéothérapie/tapis roulant immergé), l’électrostimulation, les ultrasons et la thérapie laser. (Noblet, 2013)